« Il serait opportun que le gouvernement du Québec reconnaisse l’existence de l’islamophobie et adopte les mesures nécessaires pour la combattre. Certainement, ça ne voudra pas dire que le Québec est raciste ou islamophobe. Par contre, il y a des racistes et des islamophobes et l’on doit prendre les moyens pour les identifier et les mettre hors d’état de nuire.».
Cette phrase pourrait être dite par François Legault, premier ministre du Québec et pourtant non. Elle est extraite d’un texte de Monsieur Hassam Guillet parue dans la Presse. Il s’y présente dorénavant comme un avocat à la retraite et comme un ingénieur.
Nous l’avons tous connu comme un « imam » lors des cérémonies qui ont suivi la tuerie à la Grande Mosquée de Québec en 2017. Il y avait prononcé une allocution tellement remplie de sagesse qu’il fut cité et invité à s’expliquer sur les ondes des réseaux. Il devint connu comme un « imam » modéré dont les observations étaient empreintes de sérénité.
Je cite ici un autre extrait de son texte: « Malgré le progrès qui est fait, il ne faut pas perdre de vue que l’intégration et le vivre-ensemble ne réussiront pas tant que les diplômes et les compétences des néo-Québécois ne seront pas reconnus».
Bien sûr, le vivre-ensemble. Quel vivre-ensemble ? Il me semble que celui dont on parle ici ressemble au vivre-ensemble côte à côte. Comme de bons voisins, chacun dans son ghetto. Chacun son cimetière.
Je rêve du jour où je verrai les familles musulmanes prendre un bon repas québécois dans un restaurant québécois. Où je verrai les musulmans descendre dans la rue, munis de pancartes, avec les Québécois, pour défendre les causes québécoises comme de vrais Québécois. Pas de manifester contre les causes québécoises. De sortir dans la rue avec les Québécois pour s’élever contre les tueries, contre la maltraitance des enfants. Comme les Québécois. Il y a plein de causes. C’est ça l’intégration, le vivre-ensemble. Et plus encore.
Il me semble que tout l’effort doit venir de la société d’accueil. Alors que je m’attends d’une initiative des néo-québécois.
Je cite encore ce qui suit. « Un ingénieur qui conduit un taxi ou une infirmière qui travaille en usine faute de reconnaissance de leurs diplômes ne pourront pas se sentir citoyens à part entière ».
Les musulmans ne peuvent pas se sentir des citoyens à part entière si ce n’est une décision des autorités. Les citoyens locaux ont aussi maille à partir avec la bureaucratie. J’espère qu’il y a d’autres attraits qui permettent de se sentir citoyens à part entière.
Et je cite encore ce passage. « Il serait opportun que le gouvernement du Québec reconnaisse l’existence de l’islamophobie et adopte les mesures nécessaires pour la combattre. Certainement, ça ne voudra pas dire que le Québec est raciste ou islamophobe. Par contre, il y a des racistes et des islamophobes et l’on doit prendre les moyens pour les identifier et les mettre hors d’état de nuire ».
Encore une fois, les musulmans sont les victimes. Pour eux, il appartient aux hôtes de combattre le racisme ou l’islamophobie. Pourquoi pas un examen de conscience à l’inverse ? Il y a bien des musulmans, dont des médecins qui ont développé de belles affinités avec les hôtes québécois. Les musulmans ne seraient-ils pas aussi un peu responsables. Le racisme est une médaille à deux côtés.
Par contre, les Québécois sont légèrement xénophobes. C’est-à-dire qu’ils ont une peur de la venue des étrangers qui viennent modifier la société qu’ils ont acquise avec passion. J’ai beaucoup voyagé et j’ai été victime de la xénophobie. J’ai découvert que la xénophobie disparaît quand les visiteurs démontrent leur amabilité. Que la xénophobie disparaît quand la peur disparaît.
L’islamophobie me semble être une forme de xénophobie. Les hôtes développent une peur de contraintes désagréables imposées par les adeptes de l’Islam. La difficulté pour ces adeptes de rendre les rites religieux non invasifs à la culture locale. Les rites religieux font partie des ingrédients propices à l’éclosion de l’islamophobie. Ce ne sont pas les lois du pays hôte qui doivent régir les comportements désagréables.
· Autre citation. « Auparavant, les Québécois de confession musulmane étaient souvent considérés comme les représentants du monde musulman et, par conséquent, tenus responsables de tout acte blâmable commis par un musulman dans le monde. Cette accusation par association est heureusement moins visible aujourd’hui dans notre société. »
Heureusement que cette association est moins visible. Mais qu’a fait la communauté de confession musulmane pour atteindre ce succès. Jamais une autorité musulmane ne s’est levée pour se dissocier de tout acte blâmable. Le temps fait parfois son œuvre.
Enfin ce texte qui analyse certains paragraphes de la lettre de Monsieur Guillet réussit à démontrer qu’une grande partie de la communauté musulmane vit à l’intérieur de son groupe, de sa culture et ne s’implique pas dans la culture dominante. Si elle le fait, ce sera d’une façon tellement timide.
Mais elle n’est pas timide quand il s’agit de réclamer des droits ce qui perpétue probablement des préjugés. En fait, nous voyons cette culture religieuse facilement demander, mais si peu donner à la culture hôtesse. On peut difficilement parler d’intégration comme le souligne Hassan Guillet. Et c’est là que le bât blesse. Leur culture théocratique se situe à une lieue du laïcisme québécois.
Quand on exige un cimetière exclusif en refusant de s’intégrer à un cimetière dit québécois, le message qui s’émet fait partie des gestes non communicatifs avec une apparence négative.
Mon texte peut vous paraître négatif. Au contraire, j’utilise certains extraits de votre texte pour démontrer que les musulmans se comportent en victimes et qu’ils subissent leur sort initié par les autres.
Je souhaite le contraire où les musulmans participent à la vie québécoise d’une façon active et visible. Une meilleure perception se joindra à des préjugés favorables.
Merci pour votre texte Monsieur Guillet et respectueuses salutations.