Je me souviens surtout de religieux inspirants.

31 mars 2025

On entend tous les jours des diatribes désobligeantes à l’égard des religieux.  Il y eut bien sûr des dictateurs, des pervers, des pédophiles. Mais en retour, il y eut aussi moult religieux inspirants, de grands mentors, des héros. 

Que savons-nous du chanoine Groulx, celui qui au début du siècle a commencé à écrire et enseigner notre histoire vieille de seulement 300 ans ?  Alors qu’il n’existait aucun écrit.  Il fut sans contexte le pionnier de nos historiens !  Peu importe ses prises de position, il fut un grand, un héros.  Ce n’est pas pour rien qu’on lui a dédié une station de métro et un Cegep.

Que savons-nous du frère Marie-Victorin qui a fait connaître et aimer notre flore ?  Le plus grand botaniste entre tous.

Que savons-nous du dominicain le Père Georges-Henri Lévesque ?  Lui fut le pionnier des études en sciences sociales à l’Université Laval.  Le mouton noir aux yeux de Duplessis et des autorités religieuses.  Car ses élèves développaient un œil trop critique sur la société.  De la graine à changement.

Que savons-nous du Père Legault ?  Cet homme inspirant qui fut le fondateur des Compagnons de St-Laurent, la pépinière de nos grands comédiens de théâtre.

La liste est longue de religieux précurseurs qui, par leur passion, ont fait éclore tant de talents chez nous. Dans les classes et ailleurs.  C’était avant 1960.  Curieusement, ces êtres inspirants que je viens de nommer sont tous des religieux.  Et je survole les noms de nombreuses religieuses comme Jeanne-Mance et toutes celles vouées à leur vocation.

J’ai entendu tellement de beaux témoignages venant de personnalités d’aujourd’hui envers ces religieux (ses) et ces prêtres.  Ils proclament qu’ils n’auraient jamais atteint de telles carrières sans ces mentors qui leur ont fait découvrir tout un échantillon de leurs talents innés.  Ces mentors leur ont transmis la passion qui les animait.

Je me souviens de ce jésuite, Richard Arès, qui, pour sa communauté jésuite à la maison Bellarmin, s’occupait des servants de messe dont j’étais.  Pour nous attirer, il y avait une bibliothèque arborant tous les livres de Tintin, mais aussi des livres d’aventure et d’autres plus sérieux.  J’allais y lire même l’après-midi.  Il m’a transmis ce goût de la lecture.  Je fus un boulimique de la lecture toute ma tendre enfance, grâce à lui.  Lui était un grand philosophe.  Je l’ignorais à l’époque.  Il a été un des premiers à écrire plusieurs livres sur le nationalisme québécois.  Directeur de l’importante revue « Relations ».  Il existe aujourd’hui un prix littéraire portant son nom pour les œuvres qui éclairent sur les grands enjeux de la société.  Lui aussi a joué un rôle dans ma vie.  C’était pourtant un religieux. L’un de mes héros.

Sont-ils et seront-ils voués à l’oubli ?  Sans eux, serions-nous ce que nous sommes?  Je suis fier d’appartenir à la même nation qu’eux.  Je suis de la génération de Pater Noster et de Credo, comme l’a écrit Claude Gauthier.

Au Québec, il y avait 50,000 religieux à cette période faste de l’Église.  Toute une armada, pour ne pas dire une armée. C’était beaucoup de monde pour une population qui oscillait entre 4 et 5 millions d’habitants.  Dire qu’il reste moins de 5000 religieux surtout très âgés.

Je me souviens dans mon enfance comment tous les parents souhaitaient offrir un prêtre, un religieux ou une religieuse à Dieu.  On vouait à ces pasteurs un respect et même une admiration.  Ces fils ou filles étaient les vedettes de la famille, de la paroisse, les représentants bénis des desseins de Dieu sur terre.

Leurs diktats ne pouvaient être que paroles d’Évangile et leurs avis que sagesse divine. Selon nos ancêtres.  Leurs vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté les ont grandis aux yeux des fidèles.

La majorité d’entre eux a probablement respecté avec ferveur les vœux exigeants, mais un certain nombre a succombé à la tentation et a caché de nombreux vices, dont la pédophilie. Tout comme le pouvoir et la notoriété qui ont éveillé tant de pseudo vocations. Plusieurs évêques, curés et religieux ont eu même une descendance.

Je ne me souviens que du frère Adrien dont, un jour, la barbe piquante m’a sablé la peau du visage. D’autres visiteurs s’approchant, il mit fin à ses élans.  Jamais revu. Il fait partie de la bande des goujats

Outre cette ordure d’Adrien, je me souviens surtout de tous les nombreux autres religieux si inspirants pour ma vie et pour celle de tant d’autres. Des héros dont je tiens à honorer la mémoire même si j’ai pris une certaine distance avec l’Église.

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