19 avril 2024
Les GRANDS BALLETS CANADIENS ont présenté une œuvre passionnante à la Salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts, soit CARMINA BURANA. La publicité à la télévision était magistrale. Il n’en fallut pas plus pour que nous assistions à cette représentation dimanche dernier.
Edward Clug, qui a eu l’idée de présenter cette œuvre et qui en a fait une mise en scène audacieuse, est un GÉNIE. Une quarantaine de danseurs de haut calibre ont bougé en harmonie et dans une synchronisation si parfaite que je fus médusé à en couper le souffle. Je n’ose imaginer le travail ainsi que le nombre de répétitions auxquelles ils se sont astreints pour atteindre cette perfection.
Estomaqué, je fus par les mouvements de tous ces magnifiques corps, des mouvements originaux sans cesse nouveaux jusqu’à la dernière minute. Une chorégraphie où la joie de la musique s’y marie avec une précision d’orfèvre. Le rythme et la cadence sont continuellement en accord avec la musique. Cette dernière est inspirée par la musique religieuse et des textes médiévaux. Un chœur de 50 chanteurs avec des voix d’opéra les a interprétés avec puissance.
L’air O Fortuna est bien connu et me donne des frissons chaque fois que je l’entends.
J’ignore la langue de ces textes. Parfois, il me semblait entendre du latin, parfois de l’allemand et aussi du vieux français. Cet opéra fut écrit par l’allemand Carl Orff en 1935 selon ma recherche.
Près de 150 personnes ont participé à cette interprétation en incluant l’orchestre des Grands Ballets canadiens bien lové dans une fosse à l’avant de la scène et sous la direction habile de Jean-Claude Picard.
J’ai appris que la troupe a interprété Carmina Burana, avec une mise en scène différente, à l’occasion des Jeux olympiques en 1976. Le succès de leur présentation a donné une visibilité et des lettres de noblesse à cette compagnie québécoise.
Et dimanche dernier, je dus me retenir d’applaudir à plusieurs reprises à la suite de prestations envoûtantes. Car, lors de la présentation d’œuvres classiques, on ne doit applaudir qu’à la fin.
Et voilà que la fin arrivée, d’un seul bloc, l’assistance s’est levée en applaudissant à tout rompre, en criant des bravos, en sifflant, en somme, une ovation qui perdura facilement une dizaine de minutes. Je me joignis volontiers à cette démonstration bruyante pour manifester mon contentement et ma joie.
Je venais d’assister à un ballet et à un moment mémorables. Une belle heure où toutes les minutes furent inondées de belles émotions de toutes sortes. Quand le grand art nous touche autant, il est digne d’une telle effusion.
Je ne suis pas un adepte des spectacles de ballet, mais j’avoue qu’en cette circonstance, je fus choyé. En première partie, on nous présenta un ballet classique sous les notes du concerto de Mozart : la pièce Jeune homme du chorégraphe allemand Uwe Scholz. J’ai apprécié ce ballet et admiré la prouesse des danseurs, surtout quand les danseuses interprètent de longs mouvements sur la toute pointe des pieds, soit les orteils. Ils ont su conquérir le cœur de tous les néophytes comme moi.
Je suis reparti fier de notre troupe Les Grands Ballets canadiens.
Claude Bérubé.