L’Univers, le Cosmos est-il une matérialisation de Dieu ?

Avec ma compagne, j’ai vécu 8 ans sur notre voilier. Nous avons, bien sûr, partagé la conduite  de ce dernier au cours d’une multitude de nuits. Loin des lumières des villes, le ciel est parsemé de milliards de petites lumières qui sont en réalité des astres, des planètes, des étoiles et autres. Elles sont sises à des années-lumière du cockpit de notre voilier.  Évidemment, la Terre est une planète parmi elles.

Nous voguions sur les longues vagues au milieu de la grande mer des Caraïbes. Tout était noir autour de nous, à l’exception de cette voûte céleste. Je restais perplexe sous ce dôme digne des lumières de Noël. Parfois la pleine lune illuminait la crête blanchâtre des vagues.

Que de réflexions philosophiques m’ont hanté ! Que de découvertes spirituelles m’ont fait grandir ! Jusqu’où cet Univers s’étale-t-il au-delà de l’horizon ?  J’y ai construit plusieurs théories, mais une, en particulier, que je vous propose dans les lignes qui suivent.

La semaine dernière, Télé-Québec nous présentait un documentaire où, grâce à de multiples télescopes encerclant la terre, je faisais une randonnée stellaire avec des astrophysiciens  chevronnés.

J’y ai appris qu’il y a dix ans à peine, ces chercheurs  identifiaient 4,000 Galaxies. Imaginez qu’aujourd’hui, ils en reconnaissent  40,000. Ils espèrent entrevoir dix fois plus de Galaxies dans un avenir plus ou moins rapproché.

La technologie, en pleine effervescence, engendre des découvertes de plus en plus pointues et de plus en plus éloignées.

Plus ces chercheurs scrutent les Galaxies, comme celle dans laquelle se trouve le Soleil avec son cortège de planètes dont fait partie la Terre, plus ils découvrent des Voies lactées sises à de multiples années-lumière, qui se présentent comme des bandes blanchâtres, floues, irrégulières. Elles ceinturent tout le ciel recélant  200 et 400 milliards d’étoiles. Oui. Oui. 400 milliards d’étoiles.

Tout ça pour démontrer l’immensité du Cosmos que je devrais imager comme un Univers infini, c’est-à-dire sans fin. 

Dans ma jeunesse, j’ai cru que l’Univers était délimité par un grand vide qui entourait la Terre. J’élaborais les théories religieuses de la bible sur la création de la Terre, par un Dieu, en six jours. Lors de l’époque de la rédaction de la Bible, les connaissances des auteurs étaient  plutôt restreintes en astronomie.

On nous y enseignait aussi que le personnage du Dieu chrétien était immortel et infini.

Aujourd’hui, outre ces récits écrits il y a plusieurs millénaires, de nombreux  philosophes modernes déïfient la puissance d’un Univers ou d’un Cosmos tel que décrit dans les lignes qui précèdent.

Le Cosmos  est infini et aussi immortel. Les planètes, les astres et les Galaxies, sans cesse en mouvement, évolueront encore pendant des milliards et des milliards d’années, disparaîtront à tour de rôle et permettront à d’autres de naître et de prospérer aussi pendant  des milliards et des milliards d’années. Cela  pour une éternité. Quoique les scientifiques ne l’ont pas prouvé.

Seule la Foi en une puissance divine cosmique qui a toujours existé, qui existera toujours, partout, et qui est infinie donc sans fin, permet d’y croire. Cette puissance cosmique ne serait-elle pas Dieu ? Un Dieu immatériel, incorporel, qui se matérialise.

Selon le philosophe Spinoza (1632 à 1677)  « Dieu est tout, tout est Dieu » ce qui a donné naissance à la théorie spirituelle du « Panthéisme ». Je suis donc, moi-même, une partie de Dieu comme vous tous mes lecteurs, car nous faisons tous partie intrinsèque de la Nature et de l’Univers.  Comme tous les animaux, d’ailleurs.

Comme vous tous, je suis le fils, la créature de ce Dieu. Comme Jésus qui s’est proclamé le fils de Dieu. Il est donc mon frère. Il a été un grand philosophe, peut-être le plus grand, par son enseignement qui a traversé les siècles. Si on oublie les miracles qui me semblent être l’imaginaire des prédicateurs qui l’ont succédé pendant des siècles, mais qui ne l’ont pas connu.

Comme Mahomet, le prophète, qui est aussi le fils de Dieu, soit d’Allah et comme tous les musulmans. Comme tous les Juifs pour qui Yahvé est le Dieu. Comme la Terre, le Soleil et les Astres sont Dieu pour les tribus que j’ai côtoyées au cours de mes longues pérégrinations. On les disait païens à mon école. Comme de nombreux groupes autochtones qui croient en l’existence d’une grande puissance qui a créé le monde et tout ce qui s’y trouve.

Je crois que « tout » est une matérialisation cosmique de la puissance immatérielle Dieu. Tout s’éteindra à tour de rôle. Mais, à tour de rôle, tout naîtra. Pour la suite éternelle du Cosmos !

Je n’ai pas la prétention de discourir sur Spinoza. Je n’en ai pas la sagesse ni les connaissances. Il me faudrait plus qu’un simple texte, comme celui-ci, que je n’ose écrire.

Ce que je vous raconte n’est pas une religion, mais bien une théorie spirituelle. D’abord réfléchie dans mon cockpit, je fus stupéfait de lire plus tard ma pensée dans le livre écrit par Jacques Languirand, philosophe, écrivain et animateur à la radio et par Jean Proulx, philosophe et théologien, soit «Le Dieu cosmique, à la recherche du Dieu d’Einstein ».  

On y posait la question à savoir quel est ce sentiment religieux dont parlait le scientifique Einstein et quel est ce Dieu auquel il disait croire. Je découvrais que je n’étais pas le seul ni le premier à chérir cette théorie.

Quand je mourrai, la carcasse du corps de Claude Bérubé deviendra de la poussière répandue sur ou dans la Terre. Mais mon âme survivra et réintégrera anonymement la puissance immatérielle de Dieu, comme toutes les âmes cosmiques. Dieu se nourrit du savoir acquis par toutes ces âmes pour transformer  la suite du Cosmos.

J’aime me nourrir de l’espoir de cette vie éternelle déïfiée de mon âme après ma mort prochaine. Je ne sais pas si ce n’est qu’une théorie,  issue de ma spiritualité,  concoctée dans le cockpit de mon voilier,  sous la voûte céleste.

Pourquoi me préoccuper en ce moment de l’autre issue puisqu’il s’agit d’une fin irrémédiable ?  Je suis face à un pari : 50/50.

 

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