La monarchie est-elle vraiment désuète ?

Ça y est ! Depuis l’accession de Charles 3 au titre de Roi de l’Angleterre et des États du Commonwealth dont Le Canada, la monarchie est au banc des accusés. Est-il vrai que la monarchie est devenue un régime gouvernemental passéiste ?  Pourtant je compte 40 pays où règnent des rois sur la planète. Ces pays sont-ils les plus mal gouvernés ?

Nommons la Norvège, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas, en somme des petits pays de l’Europe du Nord qui font partie des pays les mieux gouvernés et où les peuples sont les plus heureux selon des sondages internationaux. Dois-je préciser que les concitoyens de ces pays sont fiers de leurs rois qu’ils se sont inter échangés au cours des siècles derniers ?

Dois-je aussi spécifier que ces rois n’appartiennent pas à la classe de la richissime aristocratie de la reine ou du roi de l’Angleterre et des États du Commonwealth ?

Il y a bien sûr les mécontents dans plusieurs de ces pays monarchiques du Commonwealth qui souhaitent profiter de l’occasion du couronnement de Charles3 pour revendiquer l’abolition du Règne des rois héréditaires et d’opter pour des Républiques qui élisent des présidents.

Ces mécontents adhèrent-ils à la théorie que leurs gouvernances se classent parmi les plus économiques et les plus démocratiques ? Je me demande si le Canada trouverait des avantages indéniables pour renier la monarchie extérieure au pays et souhaiter l’instauration du système présidentiel.

Pourquoi ne pas scruter le cas des États-Unis, dont les présidents connaissent un prestige international ? Le système américain a pourtant permis l’élection à la présidence d’un Donald Trump pervers, menteur et dangereux activiste, dont les Canadiens ne voudraient pas comme président. Pourtant, on parle ici d’un système présidentiel.

Pourquoi ne pas scruter aussi le cas de la Russie dirigée par un président élu ?  Voudrait-on au Canada élire un instable et un tyran nommé Vladimir Poutine comme président ? On est loin de la monarchie.

Pourquoi ne pas scruter le cas de la Chine où on a élu le despote, l’oppresseur et le persécuteur Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste, au poste de président du pays ? Il n’est pas un roi héréditaire, mais un président qui n’est pas élu par le peuple, mais par une assemblée.

La France, autrefois sous la gouverne des rois, a choisi depuis ce temps la forme républicaine présidentielle où les présidents ont adopté un style exécutif et fort actif. Ces derniers ont aussi nommé les premiers ministres. Pour un second et dernier mandat, l’actuel président Emmanuel Macron a bel et bien été élu. Pourtant, des manifestations de milliers et de millions de protestataires meublent les rues de nombreuses villes du pays. On y réclame la démission de ce président qui ne comprend pas les besoins des Français, clament-ils ! Est-ce ce type de président que souhaitent les Canadiens ? Ou un président plus honorifique voué aux relations diplomatiques avec les chefs des autres pays ? Laissant au premier ministre la tâche exécutive.

En faisant un survol planétaire, nous découvririons qu’à la tête de nombreux pays existent des rois héréditaires et dictateurs qui exploitent leurs sujets, qui s’enrichissent à leurs dépens en les laissant croupir dans leur pauvreté.

En faisant le même survol planétaire, nous détecterions la même situation chez des présidents dictateurs élus. Il suffit de se remémorer le printemps arabe où la foule a destitué certains d’entre eux. La conjoncture ne s’est guère améliorée et s’est même dégradée puisque ces Arabes ont élu, par la suite, des présidents semblables.

Évoquons la souvenance qu’en Haïti il y a eu le célèbre dictateur Duvalier, succédé par son fils. Le peuple a envoyé ce dernier en exil pour le substituer par une kyrielle de présidents équivoques, pas des rois, qui n’ont qu’appauvri le peuple en s’enrichissant personnellement. Une guerre civile sévit, en ce moment, dans ce pays, gangréné par des gangs de rues, sans aucune solution réparatrice en vue.

Notamment  au Moyen-Orient, comme en Iran et en Arabie saoudite, les régimes théocratiques enrichissent le pouvoir, privent les citoyens de libertés et entretiennent des guerres dites religieuses toujours au détriment de la population.

Je n’ose aborder la situation en Afrique où les multiples pays ont des organisations gouvernementales aussi disparates avec des résultats aussi dissemblables. Comme les régimes militaires qui s’affrontent dans un même pays comme au Soudan.

Avec ce portrait du survol, peut-on affirmer qu’un système gouvernemental bien précis apporte une meilleure sérénité, une meilleure économie, une meilleure stabilité à une population. J’en doute. Les Hommes abâtardissent les gouvernances.

J’attire votre attention sur le fait qu’il y a des monarchies, des royautés, comme celles de l’Europe du Nord, avec de petites populations, qui semblent apporter la paix et le bon vivre. Pour atteindre cette plénitude, leurs longues histoires ont comporté beaucoup de méli-mélo.

Il faut souligner qu’il y a des républiques présidentielles qui apportent stabilité et bonheur au peuple.

Mais de là à pointer des régimes ou des systèmes comme étant de facto rétrogrades, il y a des approches qui méritent des études approfondies. Il y a des monarchies excellentes et des républiques présidentielles abjectes, des régimes militaires acceptables et  des théocraties exécrables.

Le Canada a-t-il un véritable avantage à répudier la monarchie britannique depuis l’avènement de Charles 3 ? Le Canada a-t-il avantage à se soustraire de l’hégémonie britannique et du Commonwealth ? Le Canada acquiert-il un gain à rapatrier toute sa constitution ? De prime abord, cela s’avère profitable.

À entendre tous les commentateurs, il y a une urgence à procéder. Pourtant, plusieurs constitutionnalistes nous mettent en garde à des changements trop rapides, même si des réformes se confirmaient  évidemment nécessaires.

Quitter la Monarchie britannique pour instaurer une République présidentielle imposerait un branle-bas colossal. Nous serions contraints,  pour chaque changement, à un vote unanime du Parlement fédéral, du Sénat, de chaque Parlement provincial et des grands territoires. Nous serions face à une nouvelle redéfinition et un nouveau partage des responsabilités attribuées à chacune des nouvelles fonctions inhérentes.

Pour atteindre ces expectatives, une nouvelle ouverture de la constitution canadienne ferait naître de nouvelles revendications à y inscrire de la part de tous les intervenants comme les provinces et les autochtones.

Il me semble que de choisir une Monarchie canadienne n’exigerait que peu de changement à apporter puisque les éléments de base pour instituer un roi sont déjà en place. Nous pourrions choisir un roi élu par les parlements pour une période de 20 ans avec un rôle de représentations, de gardien de la constitution et de soutien aux œuvres humaines et communautaires. Il est évident que le plébiscite d’un homme ou d’une femme aux qualités humaines et rassembleuses nourrirait la fierté des Canadiens : un objectif souhaité.

 

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