Il y a plusieurs années, je me souviens, on pérorait déjà sur la diminution des naissances chez les francophones. La natalité était insuffisante chez les Québécois de souche pour assurer la survie de la nation. La fécondité étant inférieure à 2,1 naissances par femme. C’est la norme minimale pour maintenir la stabilité d’une population.
Après la Deuxième Guerre mondiale, avec le retour des soldats, la fécondité a connu une hausse et donné naissance à une cohorte qu’on a baptisée la génération des « baby- boomers ». Dans les années 60, cette génération est devenue adulte et la force du secteur du travail. Elle était plus nombreuse pour prendre à son compte les coûts des investissements de l’État. On voyait déjà la fin de cette cohorte dont l’espérance de vie connaissait une hausse flagrante et annonçait une vieillesse plus nombreuse.
Déjà, la fécondité par femme diminuait sans cesse dans la partie occidentale du monde. Déjà, une jeunesse moins nombreuse succédait aux « baby-boomers ». Déjà, on entrevoyait cette population moins nombreuse pour assumer les paiements des investissements des « baby-boomers » et les emplois délaissés par ceux-ci accédant à la retraite.
Comble du sort, cet événement est survenu en même temps que la célèbre pandémie. Soit la fin de la célèbre cohorte, laissant à la jeune génération moins nombreuse une succession périlleuse.
Bien sûr, la pandémie a le dos large et supporte erronément le mauvais sort de la pénurie de personnel. Comme si le déplacement des emplois à lui seul crée un vide à combler.
Pourtant, il y a quarante ans, les prédictions autour du phénomène des « baby-boomers » alimentaient déjà les conversations. On aurait pu facilement prévoir cette pénurie.
Il y a quarante ans, on construisait allégrement ponts, édifices et autoroutes sans en envisager adéquatement leur entretien qu’il faut assumer aujourd’hui. On aurait pu facilement aussi prévoir cette éventualité.
Et ne pas laisser ces tâches aux successeurs des « baby-boomers » parce que ces derniers viennent d’accéder à leurs retraites.
Bien sûr que cette observation ne touche pas seulement le Québec. Tous les pays occidentaux connaissent les mêmes effets à la suite de la Deuxième Guerre mondiale, soit le phénomène des « baby-boomers ». Et la mondialisation des transports a propagé la pandémie de la Covid.
Au 1er juillet 2021, le Québec comptait 8 604 500 habitants, soit 25 100 de plus qu’au début de l’année grâce à l’immigration. Seule l’immigration permet à une population totale comme le Québec d’augmenter au fil des ans. Même si cela ne suffit pas. La fécondité n’a plus la cote. Elle survient plus tard à un âge plus avancé où un seul enfant constitue la jeune famille et la suite des générations.
Un petit nombre de pays compteront pour l’essentiel de l’augmentation de la population du globe. Alors que certains pays continuent de croître rapidement, d’autres voient leur population décliner. Pendant ce temps, la population mondiale vieillit, alors que l’espérance de vie sur le globe continue d’augmenter et que la fécondité continue de baisser.
Le 15 novembre 2022, le nombre de personnes sur terre a franchi le seuil des 8 milliards. En 2050, la population mondiale devrait atteindre 9,7 milliards, avec un pic à environ 10,4 milliards dans les années 2080 selon les statistiques des Nations-Unies.
Dans l’ensemble des pays occidentaux, les femmes ont moins de bébés, mais les taux de fécondité restent élevés dans les autres parties du monde.
Aujourd’hui, les deux tiers de la population mondiale vivent dans un pays ou une région où la fécondité est inférieure à 2,1 naissances par femme.
En 2021, la fécondité moyenne était supérieure à ce niveau en Afrique subsaharienne (à 4,6 enfants), en Océanie hors Australie et Nouvelle-Zélande (3,1), en Afrique du Nord et Asie occidentale (2,8) et en Asie centrale et méridionale (2,3).
Le taux moyen de fécondité mondial, qui a baissé de 3,3 naissances par femme en 1990 à 2,3 en 2021, devrait encore baisser pour atteindre 2,1 en 2050 soit la stabilité. Qu’arrivera-t-il par la suite après 2050 ? Une diminution par la natalité et par la surchauffe de la planète ?
La surpopulation de la planète dans les années qui viennent créera certes des problèmes de famines. Le réchauffement de cette même planète provoquera le haussement du niveau de la mer, accentuant la migration de nombreuses populations.
Il y a assurément encore quarante ans pour prévoir la pénurie de personnel encore plus importante, les effets migratoires du climat vers des zones plus nordiques et la migration exponentielle des pays inondés vers des terres plus hautes.
Il n’y aura plus rien de pareil.
Il est important que la fécondité permette de voir naître des Hommes capables de résoudre ces problèmes nouveaux qui surgiront, que ma génération ne sait pas élucider et qu’elle ne verra pas de toute façon. Dans quarante ans.
Tres intéressent